Bienvenue au pays des fjords

Après une parenthèse de quelques jours sur l’île Stewart, nous retrouvons avec joie notre campervan sur un parking à Invercargill, l’une des villes les plus australes du monde… C’est vous dire combien nous sommes au Sud de l’île du Sud !! Il est 17 heures, nous faisons route plein Ouest, il pleut, il vente et l’horizon est bien menaçant… Mais cela ne nous surprend pas car nous nous dirigeons vers le Fiordland, la région la plus reculée, la plus sauvage et la plus humide de Nouvelle Zélande. Elle est régulièrement balayée par les vents chargés de pluie des quarantièmes rugissants. Même pas peur… On est du Finistère !!

Nous ne pourrons pas rejoindre Milford ce soir car la route est fermée à cause des risques d’avalanche. Nous passons la nuit à Te Anau.
Chouette, il fait beau ce matin ! Nous filons vers le Milford Sound, un fjord très réputé pour sa splendeur. Les deux heures de route pour y parvenir sont ponctués de « lookout » qui nous permettent d’apprécier pleinement la beauté de la nature environnante. Puis, nous passons le tunnel qui relie le Milford Sound au reste du monde. Nous sommes à mille mètres d’altitude et là, brusque changement de décor. Les montagnes ruissellent de cascades. Avec la pluie qu’il est tombé hier, elles sont particulièrement en forme aujourd’hui !


Enfin, la route redescend abruptement jusqu’à la mer. Avant d’arriver à destination nous faisons une dernière pause à The Chasm, ce qui signifie le gouffre. Une petite marche à travers une forêt toute moussue, nous mène à une cascade d’une puissance incroyable. L’eau descendant à une vitesse folle a creusé la roche formant de superbes sculptures. Ce torrent nous a communiqué sa force, voilà nos batteries rechargées !
Nous y voilà, Milford terminus, la route s’arrête là, après c’est à pied ou en bateau ! Le paysage est surprenant, effectivement ça vaut le détour ! Cette ancienne vallée glaciaire inondée par la mer est très encaissée, elle a été sculptée par de puissants glaciers. Aujourd’hui cela donne des montagnes aux parois abruptes qui plongent dans une eau très sombre. A certains endroits du fjord, la profondeur est de 400 mètres, il paraît que c’est un endroit unique pour faire de la plongée. Les arbres accrochés aux parois rocheuses escarpées poussent dans si peu de terre que les avalanches d’arbres sont fréquentes. Au-dessus de 1000 mètres ce n’est plus que touffes d’herbes et fleurs alpines.
Nous avons choisi le confort d’une croisière de deux heures sur un petit bateau pour découvrir les 16 kms de ce fjord.
Une fois embarqués, nous voilà en face de Lady Bowen magnifique cascade qui dévale la falaise sur 160 mètres. Ensuite, rendez-vous avec le Mitre Peak, cette montagne s’élève à 1692 mètres presqu’à pic au-dessus de l’eau. Du bateau elle nous paraît vraiment immense. Nous allons tranquillement jusqu’à l’embouchure s’ouvrant sur la mer de Tasman, au retour, nous observons une colonie d’otaries faire la sieste. Pour finir en beauté, le capitaine invite ceux qui le souhaitent à prendre une douche…Il manoeuvre suffisamment près des chutes de Stirling (hautes de 150 mètres) pour que papa et moi, situés à l’avant du bateau finissions trempés ! Nous nous fîmes éclabousser de partout, une véritable pluie de bombes à eau ! Je sortis de là tout étourdi.
Mais mon récit ne serait pas complet si je ne parlais pas des microscopiques « sandflies » ! Quand cet insecte entre le moucheron et le moustique vous pique ça gratte énormément ! Les touristes les ont en horreur, pour les Maoris, elles sont les gardiennes des lieux qu’elles occupent ! Cette petite bête pullule à Milford Sound, impossible de survivre sans répulsif !
ah si, dernière petite chose, après j’arrête !

À Stewart nous avions rencontré le Nestor superbe, ici nous avons croisé à plusieurs reprises son cousin, le Kéa. Cet oiseau endémique est l’unique perroquet au monde à vivre dans la montagne et à s’être adapté au froid. Cet oiseau est très intelligent, très curieux et peu farouche, il fait souvent son show sur les aires de repos….

Esteban